L’alliésthésie: cultiver le plaisir de manger
C’est une notion récente, décrite par Michal Cabanac au début des années 70 et très intéressante car elle met en lumière l’influence de la faim sur notre plaisir de manger.
En fait, nos sens se mettent à l’écoute de notre métabolisme
Si notre corps a un besoin immédiat de calories, les odeurs et les saveurs des aliments nous paraissent très agréables: Un appel à recharger nos batteries.
Humm la bonne odeur des frites qui nous aguiche!
Plus nous avons faim, plus nous apprécions ce que nous mangeons et puis au fur et à mesure du repas, ce plaisir va décroître progressivement, jusqu’à anesthésier nos sensations.
L’organisme n’a plus les mêmes besoins et l’attrait pour les aliments est diminué.
Et l’odeur de friture va même nous écoeurer!
Nous adaptons donc notre prise de nourriture aux besoins de notre organisme, c’est ça l’alliésthésie
C’est un mécanisme à la fois de la prise alimentaire et du rassasiement.
Elle participe ainsi à la régulation de notre poids. Lorsque nos sensations deviennent neutres voire désagréables, c’est que nous avons rempli nos besoins et que nous devons arrêter de manger.
Et lorsque nous ne respectons pas ce ressenti, en mangeant au delà de notre satiété, nous finissons en général dans un état de mal-être: estomac lourd, somnolence, baisse d’énergie…
Ce mécanisme est donc là pour nous aider à nous guider dans nos besoins, nous guidant ce vers quoi manger et en quelles quantités.
Les animaux à l’état sauvage sont doués d’alliésthsie car c’est instinctif et non contrôlable. Et nous le sommes tout autant dès notre naissance.
Nous devrions manger au plus près de nos besoins énergétiques et ne pas nous dérégler.
Pour cela il convient de ne pas s’affamer et de manger lorsqu’on ressent une faim modérée.
De cette façon, nous pourrons nous arrêter lorsque nous ressentirons un rassasiement modéré, et nous resterons en permanence dans notre zone de confort, sans souffrir ni de la faim, ni d’avoir trop mangé.
Dans le cadre d’un « régime » pour maigrir, nous avons tendance à cesser de choisir des aliments en fonction du plaisir qu’on en attend, et nous sélectionnons ceux dont on pense leurs propriétés diététiques potentiellement « amaigrissantes ».
Il faut savoir qu’en substituant la raison au plaisir, nous court-circuitons alors nos propres sensations physiologiques internes.
A la longue, cela peut induire des troubles du comportement alimentaire et inciter à manger plus et «plus mal». Alors que la seule intention de perdre du poids suffit à installer la restriction cognitive, même sans réduction calorique.
Le plaisir est simplement une des fonctions de la nourriture. Et finalement cultiver le plaisir permet d’entretenir notre bien-être et notre santé.
« Le plaisir est au centre de la vie » disait Michel Cabanac.
Ce Docteur en médecine et licencié en sciences de la nature a consacré sa recherche à l’étude des mécanismes comportementaux au service de la physiologie humaine.
On retrouve les bases scientifiques de cette étude ainsi que ses conclusions dans son ouvrage
« La cinquième influence ou la dialectique du plaisir »
4 Comments
Incroyable!! Je viens juste de déjeuner et j’ai pu le constater!! Tu viens de m’apprendre Ce que veut dire ce mot qui me paraissait barbare 🤷♀️( quelle ignorance!!🙊) surtout quand on est de la génération de ce diététicien!! 🙏🙏🙏à toi !! Surtout : continue à nous instruire, comme tu le fais car tu nous décris très clairement de façon à ce que nous comprenions facilement!!! 👏👌🙏🙏🙏😘
Merci Nicole!! 1er commentaire et il vient de vous, je n’en suis que d’autant plus flattée. Maintenant vous penserez à moi lors de vos repas.
Merci beaucoup pour cette information, j’en prends bonne note et essaierais de l’appliquer lors de mes repas.
Avec plaisir!!