Body positive is the new black
Le bodyposi ou Body positive est un courant initié en 1996 (pas tout jeune) qui vise à aider les femmes (et les hommes) à s’accepter telles qu’elles sont et à apprendre à s’aimer loin des diktats de la société actuelle.
Ça se comprend !
Ras-le-bol des corps parfaits. Nombreux sont ceux qui ne s’y identifient pas et surtout ras-le-bol d’induire la notion que pour arriver à être heureux dans la vie, il faut avoir un corps dans les « normes ».
C’est ce qui a poussé Connie Sobczak et Elizabeth Scott, les 2 femmes à l’origine du mouvement, à vouloir créer « une communauté vivante et thérapeutique qui libère des messages sociaux étouffants maintenant les gens dans une lutte perpétuelle contre leur corps ».
Un tel message tout en en bienveillance et en positivité chère à mon coeur, ne peut que me rallier à leur cause.
Pourtant la vision actuelle qui en est donné sur les réseaux sociaux et loin de me plaire.
Alors, certes je ne suis qu’un petit compte de moins de 5K (autant dire pas du tout une influenceuse au sens ou on l’entend), je ne suis pas non plus en maillot de bain pour m’exprimer (je perds du lectorat !) mais je suis une femme (avec ses années au compteur et le corps marqué par les grossesses), je suis aussi une professionnelle de la nutrition (ça compte ça sur les réseaux ?) et j’ai envie de vous donner le fond de ma pensée (oui j’ai le gout du risque).
Etant un acteur privilégié dans l’écoute des personnes ayant parfois une faible estime d’elles-mêmes, je peux souligner qu’à force de leur marteler qu’il est primordial d’acquérir l’estime de soi, et bien l’effet escompté n’est pas toujours au rdv, pire il renforce la notion d’échecs chez certaines d’entre elles.
J’en viens donc à me demander si le fait que les réseaux sociaux se soient accaparés le mouvement ne lui ait pas fait perdre l’essence même de son message.
On voit fleurir des photos avec l’injonction de s’aimer et de s’accepter (sans forcément nous donner les clés) comme si la @bodypositive attitude passait nécessairement par le fait de s’exposer à moitié nue (c’est vrai que c’est mieux pour la popularité)
En tout cas sur le site de l’institut, le message passe plutôt bien en portant son t-shirt.
Autant je me sens proche du message initial :
« The Body Positive enseigne aux gens comment se reconnecter à la sagesse innée de leur corps afin de pouvoir prendre soin de soi, de manière plus équilibrée et plus joyeuse »
autant je me désolidarise de ce que je vois circuler sur les réseaux (Instagram en particulier)
Est-ce qu’en créant cette oppression d’acceptation de soi, on ne discrimine pas non plus au passage les personnes qui souhaitent elles, changer ! Après tout, on peut vouloir avoir envie de perdre du poids, de faire de la chirurgie esthétique…sans pour autant ne pas être une @bodyposi !
Et oui tous les points de vue sont possibles.
C’est bien d’ouvrir des portes, c’est bien que les regards commencent à évoluer mais méfions-nous toujours des tendances qui n’ne sont pas (coucou le huffington post)
Et foutez-vous la paix avec votre corps !
C’est pour cela que l’idée de body-neutrality qu’évoque Cassie Mendoza-Jones, naturopathe, auteure de You are enough me touche beaucoup plus :
« La neutralité du corps, c’est accepter que, certains jours, on aime son corps et que, d’autres jours, la confiance peut retomber. Il s’agit d’intégrer qu’il y aura des hauts et des bas et que relâcher la pression face à son physique ne peut avoir que des conséquences positives. »
Cela s’appelle l’estime de soi, et c’est une variable tellement ré-ajustable.