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Dopamine amie ou ennemie de notre cerveau?

Notre cerveau est à la fois merveilleux par sa performance et très archaïque par ses aspirations profondes.

Il faut dire qu’il est conditionné à s’abreuver de plaisirs immédiats.
Nous voulons toujours plus sortir, bouger, voyager, consommer. Pendant le confinement nous avons vu que plusieurs d’entre nous ont eu du mal à y renoncer, allant jusqu’à la prise de risque. Parce que devenus esclaves de leurs plaisirs.

Nous sommes en effet habitués à obtenir notre fameuse « dopamine » (l’hormone du plaisir immédiat) en augmentant les doses de ce que l’on possède. Nous sommes des éternels insatisfaits, toujours en quête de plus, pour être toujours un peu plus inondé de plaisir.

C’est en quelque sorte notre face sombre: nos motivations profondes sont finalement assez primitives, poussées par l’envie de jouir d’un maximum de facilités.
Et c’est ce qui nous a amené dans cette ère de la surexploitation des richesses, de la surconsommation, de la surpopulation, du surpoids…

Et nous sommes en train d’atteindre les limites!

Cette pandémie par exemple aura-t-elle été un mal pour un bien?
Nous le saurons dans l’avenir, mais la crise actuelle pointe bien notre fragilité.

En réalité notre cerveau se décompose en plusieurs zones. Et il y en a une qui raffole de dopamine c’est le striatum! Une zone qui nous pousse à répondre à 5 objectifs fondamentaux dans l’unique but d’assurer la survie de l’espèce: se nourrir, se reproduire, acquérir du pouvoir, étendre son territoire, s’imposer face à autrui.e.

La dopamine, cette messagère qui intervient dans de nombreuses autres fonctions cérébrales, gouverne donc nos comportements.

Heureusement nous avons aussi une partie raisonnée dans notre cerveau: c’est le cortex ou loge notre intelligence. Sauf que dans une logique de survie, le cortex n’est pas prioritaire.

Par ex: notre cortex comprend les enjeux climatiques, mais notre striatum nous pousse à surconsommer. Notre cortex comprend les effets délétères d’un excès de consommation de sucre mais notre striatum nous pousse a avaler la tablette de chocolat entière.

Au prochain craquage vous saurez quoi répondre à votre entourage: c’est la faute de mon striatum!

Notre cerveau est donc un formidable allié qui peut rapidement devenir notre meilleur ennemi.
Car réprimer notre striatum est impossible (survie oblige) et le problème c’est qu’il a tendance à l’excès. Zéro limite! Mais nous pouvons l’éduquer pour qu’il consomme sa juste dose de dopamine et de manière différente que celle du plaisir immédiat.
C’est le duel striatum/cortex frontal

En diététique c’est évidemment un axe intéressant qui permet de comprendre nos addictions et notre soif de consommer instantanément pour obtenir un plaisir immédiat. Ainsi que notre impatience à vouloir du résultat tout de suite. C’est pourquoi nombreuses sont ces personnes qui se tournent vers des solutions dont elles pensent qu’elles vont les satisfaire au plus vite: cures magiques, sachets protéinés…

Il a été établi depuis que la meilleure attitude pour optimiser l’équilibre nutritionnel était de savoir allier la satisfaction du moment présent au fait de se projeter dans des gratifications futures nécessitant du temps, de la réflexion, de l’effort ou de l’investissement.

Qu’elles pistes s’offrent à nous?

L’un des axes à privilégier est la pleine conscience que l’on peut appliquer dans différents domaines. Je l’évoque bien sûr auprès de mes patients en matière de nutrition.

Si vous l’avez pratiqué un jour, vous savez qu’il s’agit de prendre le temps d’observer, toucher, sentir, garder en bouche, mastiquer puis finalement avaler les aliments. Prendre le temps d’effectuer ces gestes vous permet d’apprécier ce que vous mangez mais vous permet surtout de récolter des informations « chimiques ».
Et ces stimulations libèrent de la dopamine. Certes cela demande de la discipline.

Une autre bonne nouvelle c’est que l’on peut obtenir notre dopamine en partageant!
Oui, un comportement altruiste stimule notre striatum. Ce qui signifie que nous avons tout à gagner à éduquer nos enfants, filles et garçons, en leur inculquant le sens du partage.

Enfin, le dernier axe et certainement pas des moindres: développer sa curiosité!
Se cultiver, apprendre, lire, échanger est un formidable pourvoyeur de dopamine.

3 axes qui permettent donc d’harmoniser nos désirs avec notre raison.

Source: Le bug humain. S.Bohler

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